Atelier d’écriture : La passion
Le 27 mai 2023, j’ai reçu Heïdi et Valérie pour un atelier d’écriture. Je savais qu’elles allaient partager un moment ensemble au soir, et j’en ai donc profité pour lancer un atelier un peu spécial. Cependant, j’ai aussi écrit un texte (un peu en dehors, je l’avoue !). Pour les deux participantes qui allaient a un match de foot ensemble, un beau moment !
La consigne :
Nous allons entrer dans un exercice d’écriture qui va faire travailler votre mémoire, mais également votre description. Et peut-être vous amener à découvrir un autre style.
Aujourd’hui, j’aimerai en apprendre plus sur vous et sur ce qui fait vibrer votre cœur et votre âme, et d’où cela vient. Nous allons profiter de ce petit cercle d’écriture pour aller plus loin.
Je vais vous demander de fermer les yeux et retourner le 9 mai 98. Pourquoi êtes vous là, grâce à qui, avez vous des souvenirs d’odeur, de bruits, de chants, d’intensité des couleurs…
L’imaginaire se mêle parfois à la mémoire et ce n’est pas forcément la réalité mais cela a été votre réalité avec vos ressentis, vos sensations…
J’aimerai pour cet exercice que vous témoigniez de votre passion, que vous puissiez la faire ressentir à quelqu’un de lambda, qui n’y connait rien.
Valérie :
Nous sommes dans ma vieille Austin noire, ma première voiture. Le monde afflue. J’entends résonner les klaxons, dès l’approche du centre-ville.
Premiers embouteillages. Nous garons la voiture près d’Attac. La foule converge vers le rond-point Bollaert.
Je ressens les vibrations de la joie partagée, l’effervescence qui enivre. Les scènes de liesse s’intensifient, plus nous approchons du point central de la célébration collective.
Des jeunes grimpent sur les poteaux signalétiques et scandent des chansons reprises en chœur. Tout le monde se congratule, chante, s’embrasse. La chaleur de l’euphorie me pénètre.
Nous remontons le boulevard Basly, ballottés, entraînés par la foule compacte, ivre de fierté.
Ils l’ont fait, ils sont champions de France. Le sacre suprême ! Oui, ils peuvent être fiers, nous pouvons être fiers. Qu’ils brillent au sommet ou qu’ils côtoient le profondeurs du classement, nous, les Lensois, nous les supportons coûte que coûte. On ne lâche personne.
Ah, la fierté lensoise, elle m’est chevillée au corps ! Je suis Lensoise et rien d’autre. Ce sont mes racines, elles ont façonné ce que je suis. La détermination, la générosité et l’optimisme m’habitent à l’image de ma grand-mère maternelle, véritable sang et or.
Il y aura un absent à cette fête, celui qui m’a inculqué l’amour du sport et la ferveur du supporteur.
Footballeur lui-même, passionné éternel du club lensois : mon père…
Heïdi :
ATELIER D’ECRITURE 2 – 27/05/2023 – LA PASSION
Emotionnel – 5 sens – Lens – passion – champion de France
C’est toujours difficile pour moi d’expliquer à quelqu’un ce que je ressens quand on m’en parle. C’est tellement fort et parfois je me dis même qu’on va me prendre pour une folle. Mais ce n’est pas grave, car après tout, je les aime depuis toute petite. Alors pourquoi le cacher et se retenir de ressentir ces émotions si fortes. Oui, ce n’est que du sport, oui ce n’est que du foot, oui ce ne sont que des joueurs, un staff, des dirigeants… un club, un club de foot quoi. Mais pour moi, c’est bien plus que ça.
Papa, c’est mon papa qui m’a emmené pour la première fois au stade Félix Bollaert, à Lens. Je devais avoir 5 ou 6 ans. Alors je me souviens que j’étais contente d’y aller, en plus il y avait mes frères avec nous : une sortie en famille. Mais je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Toute mon enfance j’ai traîné le long des terrains de football, j’allais aux entraînements du mercredi, et je participais aussi aux week-ends : le match du samedi ! Teddy en tant que joueur, papa en tant que coach, moi, petite Heidi, sur la touche à crier le prénom de mon frère. Car oui, je ne supportais que lui et pas l’équipe. Alors dans mon esprit, ce premier match à Bollaert serait comme ceux de Teddy. Or, non, ce fut tout autre chose.
Des milliers de personnes habillés en rouge et jaune dans ces rues, je n’avais jamais vu cela, c’était très impressionnant pour moi. Après avoir garé la voiture, nous marchions tous dans la même direction : le stade. Au plus on s’en approchait, au plus de bruits il y avait. Je voyais des drapeaux, des écharpes, des gens rire et sourire. Que du bonheur autour de moi, et cette ferveur si intense. Ça y est, nous voilà prêt à entrer dans l’enceinte. Nous montons les escaliers de la tribune Tranin pour gagner nos places, et il y a eut CE moment magique que je n’oublierai jamais. L’apparition du terrain en arrivant au point culminant des marches. Cette belle pelouse verte et fraîchement arrosée. Et… surtout ces tribunes remplies de jaune et rouge. J’en ai eu plein les yeux ! Papa m’a expliqué qu’on appelait ce peuple les Sang et Or. J’ai très vite enregistré l’information. Je me souviens des joueurs sur le terrain pour faire leur échauffement. Et je me souviens de cette phrase que j’ai dite où papa s’est mis à pleurer de rire ! « Hey papa regarde c’est Christian Karembeu ! » « Mais non m’a-t-il dit ! C’est Jimmy Adjovi Boko. » Un joueur lensois qui ressemblait très fort à Christian Karembeu ! Tout le monde a rit.
Le match a commencé et il y avait du bruit dans ce stade, un tel bruit, je n’avais jamais entendu et vécu ça dans ma courte vie. Mais j’étais prise et entraînée dans cette ambiance fantastique. J’adorais, je criais, je chantais, j’avais vraiment les yeux émerveillés d’un enfant qui vit son rêve. Ce fut le coup de cœur total pour le Racing Club de Lens ! BUT !! Le stade explosait littéralement ! C’était le feu ! Une joie indescriptible m’envahissait et je savais au plus profond de moi que mon cœur serait Sang et Or à tout jamais ! Tous ces supporters autour de moi étaient dans le même état d’euphorie, c’était indescriptible ! 2ième but lensois !!! La même ferveur s’est échappée des tribunes ! Quel moment ce fut !
Je me souviens que l’équipe a gagné 2/1 ce jour là. C’était contre Bastia.
Hasard du calendrier, aujourd’hui j’écris ce texte pour témoigner mon Amour pour les Sang et Or… et je vais justement au stade ce soir avec ma tatie de cœur pour ce fameux Lens/Ajaccio qui peut nous donner la deuxième place définitivement, synonyme de qualification pour la plus prestigieuse des coupes d’Europe des clubs. Lens/Ajaccio ? Tiens tiens, un autre club corse ! Je pense que c’est le signe que nous allons passer une soirée mémorable. En plus, je me souviens que tatie aime la Corse !
J’ai hâte d’y être. J’aime ce club, il est dans mon cœur et il fait partie de mon âme. Je l’ai dans le sang. Mon sang est d’or 😊
Mon texte sur la passion
Je ne sais plus à quel moment je suis tombée amoureuse. Dans tous les cas, ce n’était pas de suite. Je n’aime pas ce que l’on m’impose. Alors j’ai dû longtemps être séduite. Par les mots, par le style, par la diversité. Je me souviens de ma grand-mère qui m’encourageait. Me disait que c’était pour mon bien. Je me souviens de ma mère, qui reproduisait.
Et puis doucement, sans que je m’en rende compte, j’ai succombé. Et je n’ai plus su faire sans. J’étais tombée amoureuse. Je ne peux même pas dire à quel moment c’est arrivé, quels sont les mots qui m’ont transpercé. Mais soudainement, cela a été une passion. De l’ordre du viscérale. Je ne pensais qu’à ça.
Je voulais me retrouver sur une île déserte avec eux pour bien-aimé. Pas de jalousie, juste passer de l’un à l’autre et puis y revenir, le temps de quelques mots…
Quand on découvre une passion, on a parfois cette fièvre. Celle que l’on ne peut retenir. Je voulais tout le temps en avoir un entre les mains. Quand j’allais au collège, sur la route. Dans mon lit, toute la nuit.
Et je me contentais de moment seul à seul, dans la chambre ou dans la salle de bain. Avant de commencer, fermer les yeux. Passer ma main sur lui, respirer son odeur de renfermé. Vous savez, l’odeur d’un tissu que l’on aurait oublié dehors, à l’abri de la pluie mais qui aurez prit toute son humidité.
Je me souviens de tant de moment dans le bain, à rires, un verre à la main. Encore aujourd’hui, je m’offre ces rendez-vous, presque timidement. Comme s’il s’agissait d’un moment trop intime, si relaxant, si confortable. Le plaisir. C’est toujours ce que l’on cherche, non ? Et pourtant, on a parfois une certaine honte, a profiter, à ressentir tant de sensations…
Quand j’y repense, ce sont souvent des moments chauds et confortables. Apaisant. On a l’impression que le cerveau bascule sur une autre dimension, un autre mode. Où il ne va plus d’une pensée à l’autre bêtement mais où il est emmené, chaleureusement, guidé, comme si l’auteur nous tenait par la main.
On préfère faire comme si de rien n’était. C’est notre moment à nous. Et chaque bruit, chaque chose qui perturbe ce moment n’est qu’une sortie de corps. On doit reprendre notre respiration, revenir à l’instant présent de notre réalité. Cette réalité brutale. où l’on ressent la douleur dans notre chair directement. Il ne s’agit plus que d’émotion brute.
D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours aimé ou eu le besoin d’écrire.
Mais est-ce qu’avant d’avoir envie d’écrire, il faut d’abord savoir lire ?
Il y a eu Baudelaire, Apollinaire, Rimbaud… La dame aux Camélias…
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D’une femme inconnue, et que j’aime, et qui m’aime,
Et qui n’est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m’aime et me comprend.
Tiré de “Mon rêve familier” de Paul Verlaine
Je ne saurais même plus cité mes premiers livres, mes premiers émois de lecture. Pour moi c’était une course. Une passion dévorante. On dit d’ailleurs “J’ai dévoré ce livre d’une traite.” L’odeur des vieux livres que je chinais dans les brocantes, dans les vieux greniers… Je les triais par couleurs puis par éditions puis par auteurs. Je les triais. Je les connaissais pas cœur sans les avoir lu.
Oui, certains étaient ennuyeux à mourir. D’autres ne me plaisaient pas au premier regard. Et j’aime regarder ma bibliothèque, ou les collectionner pour me dire voilà, si j’ai du temps, je le passerai avec eux. Ils m’attendent, ils sont là, tranquille. Sagement rangé. Prêt pour une aventure, d’un soir, d’une nuit ou de plusieurs semaines.
Les ateliers d’écriture
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Le précédant atelier avait pour but de surprendre.